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18 août 2015 2 18 /08 /août /2015 23:40

Il y a Li, l'entrepreneur Chinois amoureux fou de Merveille, Peter, ancien humanitaire traumatisé par son expérience au Darfour, devenu haut-fonctionnaire à l'ONU , mais désabusé... ou bien Donatien, Désiré et Platini, les jeunes délinquants à la dérive... sans oublier la vieille Mado, qui en a vu, des choses, dans sa Vie... 

Voilà un premier roman ambitieux et réussi, qui suit les destins croisés de plusieurs groupes de personnages très variés, dans la ville de Kinshasa, à la veille d'une révolte, au moment de l'organisation d'un sommet international présenté comme le "Davos" de l'Afrique.". L'orage advient donc au sens propre comme au.sens figuré au cours de ces heures fievreuses.

Claire Arnaud réussit  à dessiner une sorte de vue d'ensemble de la capitale, à travers la diversité de sa population, en nous mettant devant les yeux, avec précision, ces lieux (à moi totalement inconnus auparavant), mais aussi en nous faisant goûter des odeurs, des saveurs et des couleurs.

Ce roman accomplit une mission très noble: rendre plus présente l'Afrique noire dans notre paysage littéraire français. Ces pages ont aussi une portée politique, car le récit de ces vies croisées permet de comprendre de l'intérieur d'où vient la révolte, d'entrevoir aussi bien l'atmosphère diplomatique d'une ambassade que le quotidien des enfants des rues...

L'auteur a su créer des personnages qui ont une véritable épaisseur , leur passé est souvent lourd et triste: on s'attache véritablement à eux... Le style de Claire Arnaud a quelque-chose de très classique, assez lisse, assez sage, il n'évite pas les descriptions (car il faut bien montrer cette ville) ce qui explique qu'on ne dévore pas littéralement le roman, mais qu'on le lit plutôt doucement, en le reprenant avec plaisir à chaque fois. Quand j'y revenais après une interruption, j'avais la sensation de retrouver des personnages dont j'avais réellement fait la connaissance. Ce roman choral ne perd jamais son lecteur, au contraire il le guide par la main au coeur de la ville au moment fatidique où l'on sent que l'orage va éclater.

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commentaires

S
J'espère que je l'aurai entre les mains, j'adore les romans qui ont pour cadre l'Afrique !
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Présentation

  • : Effleurer une ombre
  • : Je suis conne comme la lune sans soucis, comme la lune béate qui luit à l'automne, et offre le sourire de sa face blême aux moutons rêveurs, aux filles endormies. Je suis pomme, en somme, et de ce mauvais fruit, sais-tu? La gloire des campagnes monotones (Par qui Dieu sur Eve jeta l'anathème jadis) pleine d'asticots et toute pourrie. Je suis vache mystique des champs nivernais, mâchouillant ma vie végétale dans la paix. Le temps passe, je rumine, bovine herboriste.
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