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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 09:30

"Une semaine dans la vie de Stephen King" d'Alexandra Varrin est un joli petit livre de cette rentrée où une jeune femme exprime avec beaucoup de sincérité et de passion la profondeur du lien qui peut exister entre une lectrice et un écrivain. J'ai été heureusement surprise par ce récit sans prétention. La jeune auteur, qui a déjà publié trois livres, est en effet fan de Stephen King depuis son enfance. Elle qui n'a jamais connu son père et qui a dû materner sa propre mère a le sentiment d'avoir pu se construire à travers la lecture de ses œuvres. Son fanatisme va très loin: elle s'est même fait tatouer les représentations des différents personnages du romancier sur tout le corps! (Bon, moi je ne ferai jamais ça, je vous rassure, avec les personnages de mon auteur préféré...) Ainsi, quand Stephen King débarque en France pour une semaine de promotion, elle se débrouille pour le suivre dans toutes les émissions et parvient à établir avec lui une sorte de complicité éphémère. Le livre est la trace, l'album souvenir de ce que ce moment privilégié a représenté dans sa vie. Mais mine de rien, Alexandra Varrin en profite pour disséminer au fil des pages une véritable analyse de l'oeuvre de Stephen King; c'est une vraie science! Moi qui ne connaîs rien à cet auteur, j'ai trouvé tout ça intelligent, touchant, et très plaisant à lire.

Alexandra Varrin dit par exemple que la différence entre la passion et la folie, pour un fan, c'est le respect de l'artiste qu'on admire.  Je trouve ça en effet essentiel. Il y a de belles formules qui m'ont particulièrement frappée: "Stephen King n'est ni mon ami ni mon père de substitution. Il est quelqu'un pour lequel aucun mot n'existe." "Ces liens qui existent au travers des mots, des espaces, des âges et des continents sont plus forts que le dicible, que nos cinq sens, plus forts que la réalité" 

Donc, ce récit, qu'on ne peut pas appeler vraiment un roman, va bien au delà d'un livre qui s'adresserait uniquement aux fans de Stephen King. Il nous parle de la construction de soi à travers la lecture, de ce rapport de distance et de proximité un peu magique qui peut s'établir entre un lecteur et un écrivain... 

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Présentation

  • : Effleurer une ombre
  • : Je suis conne comme la lune sans soucis, comme la lune béate qui luit à l'automne, et offre le sourire de sa face blême aux moutons rêveurs, aux filles endormies. Je suis pomme, en somme, et de ce mauvais fruit, sais-tu? La gloire des campagnes monotones (Par qui Dieu sur Eve jeta l'anathème jadis) pleine d'asticots et toute pourrie. Je suis vache mystique des champs nivernais, mâchouillant ma vie végétale dans la paix. Le temps passe, je rumine, bovine herboriste.
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